Nicolas Repac, facteur Cheval du sampler
Le musicien hyperactif s’illustre en tournée avec Arthur H et vient de collaborer avec la chanteuse ivoirienne Dobet Gnahoré.
L’endroit fait à peine 15 m2, niché au troisième étage d’une petite maison accrochée à la colline. Nicolas Repac reçoit dans son espace de création et de divagations, perché sur la butte Montmartre. Le musicien, qui habite à quelques rues d’ici, a débarqué ce matin du Printemps de Bourges, « en tour bus ». Ce voyage dans « une chambre qui bouge » l’a épuisé.
Le lendemain, il repart vers Oignies, dans le Pas-de-Calais, pour une résidence avec le chanteur Pascal Parisot. Nicolas Repac vient aussi de terminer la musique du film Le Poulain, de l’auteur de bandes dessinées Mathieu Sapin. Et il a réalisé Miziki, le cinquième album de Dobet Gnahoré. Jamais la voix et l’univers de la chanteuse ivoirienne n’avaient été mis en valeur avec autant de pertinence et d’invention.
A Bourges, Repac a joué de la guitare dans On a dit on fait un spectacle, « rêverie musicale »collective conçue par Sonia Bester, alias Madamelune. Deux jours plus tôt, il accompagnait sur scène un vieux complice, Arthur H (leur compagnonnage musical remonte à 1996), qui y présentait son album Amour chien fou. Repac l’a coréalisé avec le chanteur et, outre les guitares, est responsable de la quasi-totalité de l’habillage des samples et programmations.
C’est donc dans ces 15 m2 que travaille le musicien : « J’y ai fait pas mal de disques, du moins tout ce que je peux faire avec mon sampler. » Formidable invention que cette machine à enregistrer, échantillonner, faire des boucles avec les sons.
« Le sampler m’a permis de m’affranchir de la réalité, de découvrir des mondes et une poésie insoupçonnés. Un sampler ouvre des perspectives sonores incroyables. C’est l’abolition du temps et de l’espace, un champ expérimental et de recyclage infini. Je peux faire cohabiter dans un même morceau un sample de Mozart ou de Bach, des voix de Pygmées, une guitare metal, toutes les époques. » « Amours…