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PRÉSENTATION

 

 

 

Album : Gagner L’argent Français
Artiste : Mamani Keita & Nicolas Repac
Date : 2011
Label : No Format

Née à Bamako au Mali, et élevée par sa grand-mère maternelle dans la plus pure tradition Bambara, Mamani Keita n’a qu’une petite vingtaine d’année lorsqu’elle arrive en France au tournant des années 90 mais déjà une belle réputation derrière elle pour sa participation active à la scène artistique malienne (de la troupe de théâtre « Oulofobougou » à l’orchestre national du Mali, « Badema »). Aussitôt accueillie par la communauté africaine de Paris, elle se fait rapidement remarquer en intégrant le groupe de choristes de Salif Keita et en participant à un certain nombre de projets novateurs et atypiques jetant des ponts entre musique africaine et jazz (Jeffrey Smith, Hank Jones et Cheikh Tidiane Seck). Invitée à intégrer la formation « Tama », menée par le guitariste anglais Sam Mills et le Malien Tom Diakité, elle participe à Londres à l’enregistrement du disque « Espace » paru sur le label de Peter Gabriel Realworld. En 2005, elle enregistre 4 chansons inédites pour l’album de la bande originale du film « Kirikou et les bêtes sauvages », réalisée par Manu Dibango.Mais c’est indéniablement l’album de « world electro » expérimental, Electro Bamako, conçu en collaboration avec le Français Marc Minelli, qui lui ouvre en 2002 les portes d’une reconnaissance internationale tant publique que critique. Il apparaît évident aujourd’hui qu’en intégrant sa voix inimitable à des contextes hybrides mêlant rythmes jazz et sonorités électroniques, Mamani Keita, sans jamais édulcorer sa tradition, ouvrait là d’inédites perspectives à la musique africaine contemporaine.Ce nouveau disque intitulé Yelema (qui signifie « le changement » en Bambara) pousse encore un peu plus loin l’aventure fusionnelle, mais en changeant totalement les perspectives. S’inscrivant clairement dans le prolongement d’Electro Bamako, il s’en démarque pourtant en ne cherchant plus cette fois à projeter l’Afrique dans la modernité, mais à révéler ce que cette modernité, métissée et cosmopolite, doit à l’Afrique.Ce regard neuf, iconoclaste et dans le même temps profondément respectueux de la musique Africaine, on le doit essentiellement à Nicolas Repac, concepteur et réalisateur de Yelema. Compositeur, poly-instrumentiste (c’est un excellent guitariste), arrangeur raffiné, partenaire d’Arthur H depuis de longues années (ils ont réalisé ensemble pas moins de 4 albums!), cet inlassable chercheur de sons, passé maître dans le maniement de machines en tout genre, s’est fait remarquer en 2004 en faisant paraître sur No Format! Un disque aussi réjouissant qu’inclassable, « Swing Swing », étonnante divagation poétique et sensuelle réactualisant à l’ère du tout électro les vertus essentielles du swing. Concepteur de climats sur mesure (pour Michel Portal notamment), mais aussi auteur-compositeur-interprète inclassable cultivant son jardin secret, à la fois lyrique, tendrement mélancolique, et volontiers surréaliste, Nicolas Repac est le partenaire idéal qu’attendait Mamani Keita pour laisser enfin s’épancher le versant le plus intime de son univers.Fruit de cette collaboration télépathique, Yelema ose tous les télescopages stylistiques, toutes les hybridations culturelles, sans cesser pour autant à aucun instant de s’inscrire humblement dans la geste millénaire de la musique africaine la plus authentique.